Le plan France Relance, qui a pour objectif de retrouver dès 2022 le niveau d’activité d’avant crise, est une feuille de route à 100 milliards d’euros (soit un tiers du budget annuel de l’État), dont 40% sont financés par l’Union européenne. Parmi les priorités : l’écologie, la compétitivité et la cohésion sociale et territoriale.

L’E.S.R.I. (l’Enseignement supérieur, la Recherche et l’Innovation) n’est cependant pas oublié avec une enveloppe de 6,5 milliards d’euros alloués sur 3 ans. Quelles sont les mesures du plan de relance pour l’Enseignement supérieur, la Recherche et l’Innovation ?

Un 4ème programme d’investissement d’avenir

Ce « PIA 4 » permet d’investir et de financer massivement des technologies et des filières émergentes. L’idée étant de créer des opportunités scientifiques et économiques grâce aux transitions existantes (écologiques notamment). Le tout en s’appuyant sur l’excellence scientifique des laboratoires.

De la recherche fondamentale à la première ligne de production industrielle, toute la chaîne de valeur est concernée par ces investissements massifs.

Quant aux champs d’actions, ils sont nombreux :

le développement des technologies numériques (cyber, cloud, quantique, IA),
la modernisation des technologies agricoles pour assurer la souveraineté alimentaire,
le renforcement de la santé digitale et de la bioproduction pour des thérapies innovantes,
la consolidation de l’enseignement numérique.

D’un point de vue du financement structurel, ce PIA 4 permet notamment de « renforcer la dynamique de transformation des sites académiques (idex, i-site) et développer des campus de démonstration« . Dans la même logique, il permet aussi de « financer des laboratoires et des programmes de recherche de grande ampleur (labex, equipex)« .

Un effort est également fait en faveur de la recherche biomédicale, du développement des connaissances en matière de santé et de l’amélioration des pratiques médicales, notamment à travers les IHU (Institut hospitalo-universitaire) et RHU (Recherche Hospitalo-Universitaire). Enfin, les aides à l’innovation (plan deeptech notamment) sont amplifiées.

France Relance pense à la préservation de l’emploi R&D

Dans un contexte de crise qui tend à durer, l’emploi R&D en France est mis à rude épreuve. La mesure pour la préservation de l’emploi R&D en France vise un objectif prioritaire : développer les relations entre la recherche publique et les entreprises tout en maintenant les compétences en R&D.

Concrètement, « 1 400 salariés du privé pourront être mis à disposition de laboratoires publics, sans rupture de leur contrat de travail, ou effectuer une thèse pour renforcer leurs compétences« . L’Etat prendra en charge leur salaire à hauteur de 80%, dans le cadre d’un contrat de recherche entre leur entreprise employeuse et le laboratoire public.

Autre aspect visant à préserver l’emploi R&D en France : l’emploi des jeunes. Qu’ils soient jeunes diplomés ou jeunes doctorants, l’Etat souhaite soutenir leur insertion professionnelle. Pour se faire, « 600 jeunes bac + 5 seront embauchés dans des laboratoires publics pour être mis à disposition des entreprises et 500 post-doc seront financés par l’Etat dans le cadre d’une collaboration entre un laboratoire public et une entreprise« .

L’ANR prend de l’ampleur avec France Relance

L’Agence Nationale de la Recherche, l’ANR, voit son budget fortement s’étoffer. Un financement de 400 millions d’euros, issu de l’Union européenne, est prévu afin de renforcer ses moyens.

Concrètement, le budget de l’ANR passe de 518 millions d’euros à 953 millions d’euros, et ce dès cette année 2021.

Ce coup de force est réalisé en anticipant, de deux ans, la montée en puissance de la programmation de la recherche. Cette dernière doit atteindre 1 500 millions d’euros en 2027.

Un objectif précis est visé : faire partie des meilleures agences mondiales en atteignant un taux de succès de 25%. Contre 16% actuellement.

France Relance au chevet de l’enseignement supérieur

Last but not least, l’enseignement supérieur fait partie intégrante de ce plan France Relance.

Parmi les nombreuses actions décidées en sa faveur, citons :

La rénovation énergétique des bâtiments universitaires et de recherche,

Des dotations en équipements numériques universitaires, à hauteur de 35 millions d’euros,

Le financement de projets de développement numérique déposés par les universités, avec une enveloppe supérieure à 50 millions d’euros,

Des créations de places universitaires en fonction des capacités d’absorption, avec un objectif de 20 000 places pour la rentrée 2021. Ces créations de places portent sur des formations de licences universitaires, des formations paramédicales (portées essentiellement par les régions), des formations professionnelles accessibles en licences et des formations courtes de type bac+ 1. Une enveloppe de 180 millions d’euros est allouée pour atteindre cet objectif.

Le renforcement de la garantie prêts étudiants.

Espérons que l’ensemble de ces mesures puissent participer à la relance économique globale et à préparer une sortie de crise attendue par tous.

Pour toutes les informations pratiques, rendez-vous sur le site du Ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation.

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